Pour rigoler un peu et par curiosité, j’ai voulu aussi tenter de développer une pellicule au Beerenol!

C’est comme du Caffenol mais avec de la bière.

Par contre, à l’inverse du Caffenol, il est beaucoup plus difficile de trouver des recettes testées et approuvées! Pas de Cookbook pour le Beerenol.

J’ai donc fait un petit peu de recherches pour finir par me faire ma propre recette originale.

Mes inspirations sont venues du site de OnFilmOnly, où Vincent à tenté un développement à la Guiness. Et oui, c’est bien le même Vincent que celui dont je vous ai parlé dans l’article sur la Street Candy MTN100 😉

J’ai quand même jeté un oeil à la recette de Massive Dev Chart (Digital Truth)

J’ai aussi été inspiré par une collaboration entre Kodak et DogFish qui a fabriqué une bière dédiée au Beerenol. Si j’avais pu en trouver, j’aurais sûrement fait mon test avec cette bière! Malheureusement Kodak a dû changer d’avis depuis et les infos ne sont plus disponibles sur leur site. Il reste quand même l’article sur Petapixel.

Enfin, je ne pouvais pas faire de Beerenol sans visiter la chaîne Youtube de Myya alias Clic Argentique qui nous a fait deux lives sur ce sujet!

Au final, j’ai compris que la recette devait s’adapter à la bière utilisée en ajustant la quantité de carbonate de sodium pour obtenir un ph entre 10 et 11. N’ayant pas de pH-mètre, j’ai évalué ma quantité de soude au pifomètre.

Je ne suis pas sûr de l’effet de la vitamine C mais le sel iodé semble être là pour éviter d’obtenir une pellicule avec du brouillard.

Ma recette de Beerenol

Pour mon test, je suis parti sur une Ilford FP4+ en 120. Je l’ai exposée à 125 ISO.

Après avoir computé toutes les infos que j’avais lues ou vues, je suis parti sur la recette originale suivante:

• 500ml de Kronenbourg
• 40g de Soude en cristaux – Carbonate de sodium Na2CO3
• 2g de sel iodé
• 10g de Vitamine C

J’ai mélangé les ingrédients dans l’ordre où ils sont listés ci-dessus. Si vous mettez la Vitamine C avant la soude, vous allez avoir des problèmes de mousse.

Il faut aussi faire attention à bien verser la soude dans la bière et non pas la bière sur la soude.

J’aurais normalement dû utiliser de la vitamine C en poudre mais j’ai choisi de continuer avec les ingrédients que j’ai pu trouver en grande surface. Cette vitamine C effervescente a donné une odeur d’orange assez agréable mêlée à la bière 😉 Je me demande aussi quel est l’impact réel des ingrédients supplémentaires apportés par les chimies effervescentes.

Si vous testez avec de la vitamine C pure en poudre, n’hésitez pas à nous donner votre retour. Est-ce que ça marche aussi bien ou mieux que les cachets effervescents?

Une fois la recette prête, elle est à utiliser dans la foulée suivant ces étapes:

• Développement pendant 20 minutes à 20°C. 30 secondes d’inversion au début puis 5 secondes toutes les minutes.
• Un rinçage très rapide à l’eau claire (pour ne pas pourrir mon bain d’arrêt)
• 1 minute dans un bain d’arrêt
• 3 minute dans le fixateur
• Rinçage à l’eau claire
• Dernier bain dans de l’eau déminéralisée pour éviter les traces de séchage.

Note: Suite à quelques questions sur Instagram, non, le bain ne peut plus se boire ni avant ni après, il contient beaucoup trop de vitamines! Et de la soude…

Et voilà! Je vous avoue qu’avec ce que j’avais vu en ligne j’étais vraiment curieux de voir comment la pellicule allait sortir! C’était pas gagné mais là… Grosse surprise!

Résultats

Il y avait quelque chose sur la pellicule et j’ai de suite trouvé le résultat plus plaisant que le caffenol car la pellicule n’avait pas été brunie par le café!

Voici ce que ça donne sur la table de lumière:

Comme vous pouvez le voir, c’est quand même bien sorti! Légèrement sous développé, il y a de quoi faire mieux la prochaine fois mais je suis vraiment content du résultat!

Et enfin, voilà les photos:

Il y a même du détails dans les ombres!

Et oui, pour réparer mon erreur d’hier, j’ai encore demandé à Karine de se prêter au jeu 😉 Merci à toi!

J’espère que cela vous aura convaincu que le Beerenol est loin d’être une cause perdue! Un grain fin (en même temps c’est du FP4+), un beau contraste, du détails dans les ombres. Il y a vraiment matière à obtenir de très bons résultats!

Conclusion

Je ne suis pas tombé de suite sur la recette parfaite mais on sent vraiment qu’il y a un potentiel pour ceux qui voudraient passer du temps à améliorer ce révélateur!

De mon côté, je vais encore m’en tenir à du classique pour mes pellicules importantes ou de travail. Par contre je m’amuserais bien un peu a perfectionner cette recette qui m’a plus séduite que le caffenol car elle a l’avantage de ne pas teinter la pellicule.

J’entends déjà la famille ou les amis qui vont me dire: « Thomas, bizarrement, on n’est pas étonnés que t’aies fait mieux avec de la bière plutôt que du café… et le Whiskynol, c’est pour quand? 😉 »

Je trouve aussi que ces expérimentations sont un bon moyen d’apprendre à jouer avec les mécanismes du développement argentique.

J’espère que vous aurez trouvé ça fun et que peut-être cela vous aura donné envie d’essayer!

Alors? Team Beerenol?